La dynamique de croissance économique du Bénin repose en priorité sur son secteur agricole. En effet, ce secteur occupe près de 70% de la population active, contribue pour près de 23% au PIB et fournit environ 75% des recettes d’exportation avec 15% des recettes de l’Etat (INSAE, 2017).

Malgré un regain de croissance soutenue depuis 2012, autour de 5,5% en moyenne, la pauvreté monétaire ne recule pas et reste rurale avec un indice élevé de 42%. Les progrès en termes de réduction de la pauvreté non monétaire ne sont pas encore suffisants pour marquer une évolution forte de l’Indice de développement humain (PNUD, 2015) qui s’établit toujours à 0,48 plaçant le Bénin au 167ème rang sur 188 pays. La population dépensant moins d’un dollar par jour est de 63,5 % et réside majoritairement en milieu rural. C’est pourquoi les EMICoV 2015 confirment que la pauvreté apparaît beaucoup plus comme un phénomène rural au Bénin, dans un contexte économique principalement caractérisé par la prépondérance du secteur agricole. Des possibilités réelles de diversification des sources de richesse et d’expansion économique existent avec entre autres, le renforcement des espaces UEMOA et CEDEAO, la proximité de la deuxième économie africaine, le Nigéria, et les instruments nationaux de création des richesses à travers la promotion du secteur privé et informel.

Le secteur agricole est donc doté d’atouts et d’opportunités pour l’émergence et le développement d’entreprises performantes, pourvoyeuses d’emplois décents et créatrices de richesses.

Cependant, le secteur est caractérisé par la prédominance des exploitations agricoles de type familial et son régime pluvial qui le rend plus vulnérable et peu performant. L’environnement du marché est assez précaire et limite l’accès des petits producteurs et productrices, déjà à faible pouvoir d’investissement aux marchés sécurisés et durables. Ainsi, les revenus et la productivité sont régulièrement très bas et la force de travail, partiellement valorisée. Ceci maintient la plupart des exploitants agricoles dans ce cercle vicieux de la pauvreté où leur pouvoir d’investissement pour atteindre le seuil de l’optimum attendu demeure un rêve. Ce faible pouvoir d’investissement crée également la pression sur les ressources naturelles, les principaux facteurs de production, notamment le sol et les forêts qui se dégradent continuellement.

A l’instar de la plupart des pays subsahariens, les efforts d’investissement public dans le secteur agricole béninois sont loin de satisfaire les besoins. C’est pourquoi depuis 2003 l’Assemblée Générale des Chefs d’Etat de l’Union Africaine (UA) à Maputo a institué le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA) afin d’accroître la sécurité alimentaire et la nutrition et augmenter les revenus des économies africaines, principalement fondées sur l’agriculture. Parmi les principales décisions de ce sommet, il y a la recommandation faite aux pays de consacrer au moins 10% de leur budget aux investissements dans le secteur agricole et d’atteindre un taux de croissance de 6% dans ce secteur.

Etant encore loin du compte après une décennie de mise en œuvre du PDDAA, bien que des acquis notables soient enregistrés en termes d’amélioration de la gouvernance du secteur, d’augmentation de la production de certaines spéculations, avec parfois, une amélioration de la productivité le Bénin s’est résolument engagé dans la promotion du partenariat public privé pour accroître l’investissement privé. En effet, les investissements privés restent des opportunités si les derniers sont bien encadrés encouragés par les politiques publiques.

Dans ce sens, le Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA) et le PAG ambitionnent « Améliorer les performances de l’Agriculture béninoise, pour la rendre capable d’assurer de façon durable la souveraineté alimentaire, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et de contribuer au développement économique et social des hommes et femmes du Bénin pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) ». Ces investissements privés doivent à la fois (i) promouvoir les exploitations familiales, unités prépondérantes de production des richesses dans le secteur, et (ii) encourager l’installation de véritables entreprises privées dans le secteur pour tirer ces exploitations familiales vers le haut.

A ce titre, l’agriculture béninoise et du monde a besoin de se faire davantage connaître par des actions de communication à haut impact pour révéler non seulement ses capacités socioéconomiques, à peine dévoilées, mais aussi ses éléments de faiblesse un meilleur positionnement du pouvoir public dans l’accompagnement mais surtout garantir une certaine attractivité pour l’investissement privé. En effet, l’agriculture familiale malgré a juste besoin de politiques favorables à long terme couplées aux soutiens des investisseurs et privés de tous genres pour exprimer tout son potentiel.

Pour ce faire, il est nécessaire de créer des espaces de rencontres pour un dialogue aussi bien formel qu’informel entrent les acteurs agricoles, promoteurs et promotrices des exploitations agricoles familiales, les pouvoirs publics et les priés investisseurs pour une meilleure connaissance de ces exploitations afin d’accompagner durablement leur transformation. Bien que les principaux leviers à actionner notamment la problématique genre et jeunes, l’accès durable aux semences améliorées et les autres intrants de qualité, le foncier, l’accès aux financements et équipements adaptés, l’accès aux marchés nationaux et transfrontaliers, la stimulation de la concertation entre les acteurs économiques des filières, etc. il faudra des mesures sociales, très inclusive qui passent déjà par la protection sociale du paysan au travers d’une nécessaire loi d’orientation agricole qui prend heureusement corp.

Pour apporter sa contribution sur ce vaste chantier de communication et de plaidoyer en faveur de l’agriculture familiale à l’endroit des pouvoirs publics (y compris les collectivités), des PTF et la stimulation des investissement privés dans le secteur, la Fédération des Unions de Producteurs du Bénin (FUPRO-BENIN) organise chaque année depuis 2016 des Rencontres Internationales de Courts Métrages pour l’Agriculture (RICMA).

Ainsi, cinq (6) grandes manifestations marquent les RICMA. Il s’agit :

  1. Le Festival International de Films et de communication sur l’Agriculture : FIFA
  2.  La Plateforme Annuelle de Plaidoyer et d’échanges dans le secteur Agricole : PAPA
  3. La Foire aux Ressources Agricoles, aux Innovations paysannes et agro-alimentaires : FoRAIn
  4.  La Journée nationale de l’Agriculteur béninois : JnA
  5. Le Salon des Utilisateurs et Promoteurs du Numérique dans l’Agriculture : SUNA
  6. La Nuit des Gouts et couleurs de l’Agriculture familiale : NUGA

LE THEME PRINCIPAL RICMA 2022

Croissance et compétitivité de l’agriculture béninoise: Investir massivement dans la transformation durable des exploitations agricoles familiales

LES DIFFERENTES THEMATIQUES RICMA 2022

1.Intelligence numérique au service de l’économie agricole béninoise, Avancés et perspectives pour relever le défi de transformation des exploitations familiales agricoles.

2.Promotion des Instruments financiers dans le secteur agricole, bilan des incidences sur le développement des exploitations familiales agricoles pour un changement de paradigme.

3.Intelligence de marché et valorisation des produits locaux, quelles stratégies pour un accès au marché durable et sécurisé des produits et sous-produits de l’agriculture familiale?